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Traction vertébrale pour redresser la colonne vertébrale: est-ce efficace ?

  • 28 oct.
  • 10 min de lecture

La traction vertébrale est une technique qui intrigue de plus en plus de personnes souffrant de douleurs au dos ou au cou. Souvent présentée comme une façon de redresser la colonne vertébrale et de libérer les nerfs comprimés, elle est aujourd’hui pratiquée dans plusieurs contextes : cliniques de chiropratique, physiothérapie, kinésithérapie et même via certains appareils à domicile. Mais qu’en est-il vraiment ?


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Qu’est-ce que la traction vertébrale ?


La traction vertébrale consiste à appliquer une force mécanique douce et progressive pour étirer la colonne vertébrale. Elle peut être réalisée de plusieurs manières :


Manuellement par un/une professionnel(le)

Tractions manuelles

Les tractions vertébrales manuelles faites par des professionnels diffèrent selon que vous soyez en Europe ou au Canada.


👉 🇨🇦 Au Canada, seuls les docteurs en chiropratique et les physiothérapeutes sont qualifiés pour les réaliser. Leur formation universitaire et leur encadrement par un ordre professionnel garantissent des standards élevés d’éducation et de pratique. Cela permet non seulement de s’assurer que la thérapie soit bénéfique, mais aussi qu’elle soit appliquée de manière sécuritaire, sans risque de blessure.


👉 🇫🇷 En Europe, ce sont plutôt les masseurs-kinésithérapeutes qui sont responsables de ce type de thérapie, puisqu’ils détiennent l’encadrement professionnel et la formation adaptée pour encadrer la prise en charge des troubles neuro-musculo-squelettiques.

Avec des tables de tractions spécialisées

Traction vertébrale: Tables de traction spécialisées pour le cou et le dos. Thérapies de décompression COX neurovertébral

Les tables de traction spécialisées, comme les tables COX, permettent d’effectuer des tractions assistées par la technologie. Elles offrent la possibilité d’ajuster l’amplitude de mouvement, l’intensité, la force et la distance, afin de toujours rester dans une zone confortable pour la majorité des patients.


Au Canada, seuls les docteurs en chiropratique et les physiothérapeutes sont qualifiés pour utiliser ces tables de traction spécialisées. En Europe, ce rôle revient aux masseurs-kinésithérapeutes.


En revanche, évitez le plus possible l’ostéopathie en France et au Canada, ainsi que la chiropraxie en France, puisque ces professions ne sont pas encadrées par un ordre professionnel et ne reposent sur aucun standard universitaire, ce qui ouvre la porte à plus de risques qu’à de véritables bénéfices pour votre santé.

À l'aide d'appareils comme le Y-strap ou le Ring Dingner

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Les appareils comme le Y-Strap et le Ringdinger, qui ressemblent à une corde de wakeboard modifiée en triangle ou à une serviette attachée au cou pendant que les hanches sont immobilisées sur la table, sont des thérapies spectaculaires et excessives que l’on retrouve presque exclusivement aux États-Unis.


Le manque d’encadrement légal pour plusieurs professionnels de la santé, incluant certains chiropraticiens, physiothérapeutes ou autres praticiens, combiné à une liberté d’expression sans limite, ouvre la porte à ce type de mise en scène où la santé des patients devient un spectacle. Ces vidéos circulant sur Internet prétendent souvent soulager ou même guérir des douleurs chroniques, mais relèvent davantage du marketing que d’une approche thérapeutique basée sur la science.


👉 Si ce sujet vous intrigue, consultez la vidéo en début d’article pour une analyse complète. ⚠️ Sachez toutefois que ces techniques ne devraient pas exister au Canada. Si vous en croisez, vous pouvez déposer une plainte au Collège des médecins. En France, elles ne devraient pas non plus être pratiquées, sauf peut-être par certains ostéopathes ou chiropraticiens qui, en raison d’un manque de régulation et de standards universitaires clairs, peuvent se permettre ce genre de dérives thérapeutiques avec des manœuvres aussi intenses qu’inutiles.


L’objectif est de décompresser les vertèbres, réduire la pression sur les disques intervertébraux et soulager les tensions musculaires.


Traction vertébrale et redressement de la colonne


L’un des grands arguments des partisans de la traction vertébrale est la possibilité de redresser la colonne vertébrale. En pratique, la traction ne replace pas une vertèbre

« déplacée » (puisque ce concept est un mythe), mais elle peut créer un espace temporaire entre les vertèbres. Cela peut diminuer la pression ressentie dans certaines zones, notamment au cou ou dans le bas du dos.


En savoir plus sur le mythe de la vertèbre déplacée


Cependant, il est important de comprendre que ce redressement est temporaire. La posture et la solidité de la colonne dépendent beaucoup plus du renforcement musculaire actif et du mouvement que d’une thérapie passive comme la traction.


« La posture et la solidité de la colonne dépendent beaucoup plus du renforcement musculaire actif et du mouvement que d’une thérapie passive comme la traction » - Dr. Boisvert, chiropraticien D.C.

Les bienfaits potentiels de la traction vertébrale


La traction vertébrale peut apporter certains bénéfices à court terme :


  • Soulagement temporaire de la douleur,

  • Réduction de la tension musculaire,

  • Amélioration de la mobilité après la séance,

  • Diminution de la sensation de compression dans le cou ou le bas du dos.


Les limites et précautions


Malgré sa popularité, la traction vertébrale présente des limites importantes :


  • Les résultats sont souvent temporaires,

  • Elle n’a pas prouvé d’efficacité durable pour les douleurs chroniques,

  • Elle peut être inconfortable ou aggravante pour certaines personnes,

  • Elle doit être évitée en cas de fractures, d’ostéoporose sévère, de tumeurs ou d’infections vertébrales.


C’est pourquoi la traction ne devrait jamais être considérée comme un traitement unique, mais plutôt comme un outil parmi d’autres dans une approche plus globale.


Traction vertébrale vs exercices actifs


La différence majeure se situe ici : la traction vertébrale est une thérapie passive, où le patient ne fait qu’attendre le soulagement.


À l’inverse, les exercices actifs (renforcement musculaire, mobilité, activité physique progressive) permettent un impact durable en redonnant de la stabilité à la colonne vertébrale et en diminuant les risques de récidive.



Faut-il essayer la traction vertébrale ?


Si vous souffrez de douleurs au cou ou au dos et que vous envisagez la traction vertébrale, voici quelques conseils :


  • Utilisez-la comme complément à un programme actif si elle vous fait du bien,

  • Consultez un professionnel qualifié pour déterminer si vous êtes un bon candidat,

  • Observez vos résultats : si vous n’avez pas au moins 40 % d’amélioration après quelques séances, passez à une autre approche,

  • Rappelez-vous que le mouvement reste la meilleure thérapie pour redresser votre colonne à long terme.



Conclusion


La traction vertébrale peut offrir un soulagement intéressant et parfois une sensation de redressement de la colonne vertébrale, mais ses effets sont le plus souvent temporaires.

Pour une vraie amélioration durable, il est essentiel de combiner cette approche à des exercices actifs, du renforcement musculaire et un mode de vie actif.


👉 Vous voulez en savoir plus ? Consultez la section FAQ ci-dessous, où nous répondons aux questions les plus fréquemment posées sur Google et démystifions les mythes, la pseudo-science et la réalité. Vous pouvez aussi découvrir nos autres articles sur la douleur chronique, les croyances autour de la colonne vertébrale et les meilleures stratégies pour rester actif sans douleur.



FAQ - Questions/réponses


Q1: Qu’est-ce que la décompression neuro-vertébrale ?

La décompression neurovertébrale est une alternative aux thérapies de décompression réalisées sur tables spécialisées. Contrairement aux tables permettant de travailler les mouvements de flexion et d’extension durant la traction, ce type de table place le patient principalement sur le dos, avec un harnais fixé au bassin, qui tire progressivement les vertèbres lombaires vers le bas.


Il est important de noter que plusieurs de ces tables ne sont pas autorisées au Canada ni en Europe, et qu’elles sont surtout disponibles aux États-Unis. Les études montrent cependant que, qu’il s’agisse d’une table neurovertébrale, d’une table de traction ou d’une table de décompression assistée, l’objectif demeure le même : offrir un soulagement temporaire, réduire la douleur lors d’un épisode aigu, ou aider à mieux gérer une exacerbation de douleur chronique.


Cependant, une fois revenu à votre baseline de santé, ces traitements ne remplaceront jamais les bénéfices durables que vous pouvez obtenir par vous-même, grâce à un retour progressif vers une vie plus active et un maintien régulier d’activités physiques au fil des années.

Q2: Quelles sont les contre-indications pour la traction lombaire ?

Les contre-indications pour les tractions lombaires sont similaires à celles des tractions cervicales. Ces dernières doivent être évitées :


  • en cas d’accident ayant entraîné des fractures,

  • chez les personnes présentant une ostéoporose sévère,

  • ou si, après un essai, les symptômes s’aggravent plus qu’ils ne s’améliorent dans les jours qui suivent.


Une thérapie bien tolérée peut provoquer une légère sensibilité transitoire, mais elle doit mener, jour après jour, à des améliorations progressives.


  • Pour une nouvelle douleur, on s’attend généralement à une amélioration de 40 à 50 % dans les 4 à 5 premières visites.

  • Pour une douleur chronique, l’objectif est d’obtenir une amélioration significative d’environ 40 %, afin de réduire la place que la douleur occupe et de ramener le patient à son baseline de sensibilité chronique.


Q3: Quelles sont les complications possibles de la traction ?

Les complications possibles d’une traction, qu’il s’agisse de la traction cervicale du cou ou de la traction lombaire du bas du dos, qu’elle soit manuelle ou assistée par des tables spécialisées, sont généralement limitées. Elles incluent :


  • une augmentation temporaire de la douleur dans les 24 à 48 heures, comme pour d’autres approches manuelles mal dosées,

  • ou, plus rarement, une aggravation progressive des symptômes.


C’est pourquoi il est essentiel de consulter des professionnels qualifiés, capables de bien doser la thérapie et d’augmenter l’intensité progressivement en fonction de votre tolérance et de vos améliorations cliniques.

Q4: Les tractions lombaires sont-elles douloureuses ?

Oui et non. Les tractions lombaires peuvent parfois être douloureuses, mais elles peuvent aussi être très confortables pour beaucoup de personnes. Tout dépend :


  • du diagnostic associé à votre douleur au dos,

  • de l’intensité de vos symptômes,

  • et de la façon dont la thérapie est appliquée.


Pour plusieurs, la traction amène des résultats rapides, que ce soit lors de l’apparition d’une nouvelle douleur ou dans la gestion de la douleur chronique, surtout lorsqu’elle est combinée à un retour progressif vers un mode de vie plus actif.

Cependant, pour d’autres, elle peut au contraire sensibiliser le bas du dos et aggraver les symptômes pendant plusieurs jours.


Le rôle du bon professionnel est de déterminer si cette thérapie est appropriée pour vous et de l’introduire progressivement, afin de s’assurer que le traitement reste confortable et que votre tolérance augmente avec les améliorations cliniques.

Q5: Quels sont les effets de la traction ?

Les effets de la traction que vous voyez sur Internet sont souvent plus théoriques que pratiques. En théorie, on dit qu’elle « distrait la colonne vertébrale », augmente l’espace entre les disques et relâche les tensions musculaires.


En réalité, c’est beaucoup plus complexe. La colonne vertébrale est une structure extrêmement solide, maintenue par les muscles et les ligaments qui protègent vos organes et vos structures vitales. Il est donc inconcevable de penser qu’une traction lombaire ou cervicale puisse réellement changer la distance entre vos disques de façon significative.


Par contre, le fait d’étirer la colonne contre la gravité permet de soulager certaines composantes comme les disques, les muscles et les ligaments. Ce relâchement peut réduire les spasmes musculaires protecteurs, souvent impliqués dans les épisodes de douleur au cou et au dos.

Q6: Est-ce possible de redresser ma colonne vertébrale ?

Il est impossible de redresser votre colonne vertébrale. Sa forme évolue naturellement avec les années, surtout en fonction de vos facteurs génétiques et de vos habitudes de vie.


Par exemple, une personne sédentaire, travaillant longtemps au bureau, peut développer une posture plus voûtée vers l’avant, parfois avec une apparence de bosse de bison au haut du dos. À l’inverse, quelqu’un qui maintient un mode de vie actif aura tendance à conserver une colonne plus droite.


Mais peu importe la forme de votre colonne, sachez qu’elle n’est pas un problème en soi. Avoir une colonne « imparfaite » ne veut pas dire que vous êtes plus à risque d’avoir des douleurs. Ce qui cause réellement des problèmes, c’est surtout la sédentarité et le manque de mouvement, bien plus que la posture elle-même.

Q7: Comment puis-je redresser ma colonne vertébrale naturellement ?

Redresser sa colonne vertébrale naturellement est possible… mais beaucoup plus complexe qu’on le croit.

Votre colonne dépend avant tout de votre génétique et de vos habitudes de vie. Oubliez les ceintures lombaires ou redresseurs de posture : trop passifs, ils n’auront aucun effet durable.


La seule vraie solution est l’entraînement musculaire. Ça implique de :


  • Travailler en salle de sport ou à la maison avec des charges lourdes.

  • Renforcer les muscles du dos (rhomboïdes, extenseurs du cou et du dos) pour forcer la colonne à s’adapter et développer son endurance vers l’arrière.

  • Miser sur les exercices d’extensions et de tirage qui ramènent les omoplates vers l’arrière.


⚠️ Toutefois, pour certaines personnes, surtout avec des prédispositions génétiques (dos très cambré ou voûté), il sera impossible de modifier la structure sans chirurgie esthétique.


Bonne nouvelle : avec l’hypertrophie musculaire, vos muscles prendront plus de place, donnant une apparence de colonne plus droite, même si la structure osseuse ne change pas.

Q8: Est-ce possible de remettre une vertèbre en place ?

Il est impossible de remettre une vertèbre en place.

Beaucoup de personnes croient encore qu’un épisode de douleur au cou ou au dos serait causé par une vertèbre « déplacée » qu’il faudrait replacer. Ce mythe persiste depuis des années.


En réalité, la douleur n’est pas le résultat d’une vertèbre coincée, endommagée, inflammée ou cachée. Penser cela, c’est tomber dans des croyances négatives et catastrophiques qui enlèvent le contrôle au patient. On finit par croire qu’il faut absolument un thérapeute pour « replacer » quelque chose, ce qui ouvre la porte aux surconsultations inutiles et à des pratiques douteuses.


La majorité des douleurs sont des douleurs non spécifiques, la cause la plus fréquente de douleur dans le corps. Si ce sujet vous intéresse, consultez le lien ci-dessous pour mieux comprendre.


Q9: Que pense un chiropraticien de la vertèbre déplacée ?

Que pense un chiropraticien de la vertèbre déplacée et bien...c’est un mythe, une croyance, une légende! Dans les années 80 et 90, ce concept était utilisé comme une explication naïve et simpliste pour justifier la présence d’une douleur et mettre de l’avant l’importance des thérapies manuelles comme les manipulations, les ajustements ou le travail des tissus mous, en prétendant « replacer » la vertèbre.


Ce discours donnait une image facile à comprendre pour les patients, mais il ne reflète pas la réalité scientifique. Si une vertèbre était réellement déplacée, vous seriez à l’urgence, incapable de bouger, et certainement pas en train de consulter un chiropraticien, un ostéopathe ou un massothérapeute.


👉 Si le sujet du mythe de la vertèbre déplacée vous intéresse, cliquez sur la vidéo ci-dessous.


Q10: Que pense un ostéopathe d’une vertèbre déplacée ?

Que pense un ostéopathe de la vertèbre déplacée et bien c’est difficile à dire...puisque l’ostéopathie au Canada, au Québec, en Europe et en France n’est pas réglementée par le gouvernement, n’a pas de formation universitaire reconnue et n’est pas encadrée par un ordre professionnel. Beaucoup d’écoles transmettent encore des enseignements remplis de pseudo-sciences et de dérives thérapeutiques qui remontent directement au fondateur de l’ostéopathie, Andrew Taylor Still.


Ainsi, plusieurs ostéopathes croient encore au mythe de la vertèbre déplacée et pratiquent des manipulations en prétendant la « remettre en place ». Toutefois, un petit nombre grandissant d’ostéopathes, un peu partout dans le monde, choisissent désormais de pratiquer en s’appuyant sur les meilleures évidences scientifiques, en rejetant les anciens concepts pseudo-scientifiques de leur formation initiale.


Comme cette approche moderne n’est pas encore la norme en ostéopathie et qu’il peut être difficile d’identifier un ostéopathe réellement basé sur la science, nous vous encourageons plutôt à consulter :


  • un docteur en chiropratique au Canada,

  • ou un masseur-kinésithérapeute en France.


Ces deux professions sont encadrées par un ordre professionnel et une formation universitaire, ce qui assure sécurité, efficacité et résultats concrets.


 
 
 
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