Glace vs Chaleur: La Guerre Froide contre l'Inflammation!
- 13 mai 2024
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 oct. 2024
Glace vs Chaleur: La guerre froide contre l'inflammation! Est-ce que l'application de froid ou de chaleur est totalement inefficace pour soulager votre douleur ou votre inflammation ? Avez-vous déjà réfléchi à la pertinence d'utiliser le froid ou la chaleur pour soulager votre douleur, et si cette réponse varie en fonction d'une douleur traumatique ou d'une douleur persistante chronique ?
Pour simplifier, le choix entre les deux importe peu, mais pour mieux comprendre pourquoi, il est nécessaire d'examiner ce que la science en dit. Mais avant tout, parlons de l'inflammation, car pour certaines personnes, la douleur est souvent associée à une inflammation !
Glace VS Chaleur : Inflammation
L'inflammation, c'est un mot qui a le dos large! On le retrouve partout sur internet, dans des blogs, des vidéos, et il est fréquemment utilisé maladroitement pour décrire une simple douleur. Parce que la plupart des gens, il est difficile de concevoir qu'on puisse ressentir de la douleur sans qu'un nerf soit coincé, une vertèbre déplacée ou inflammée !
Glace VS Chaleur | Inflammation, douleur ou nerf coincé ?
Si vous êtes aux prises avec un nerf pincé, vous ne ressentirez pas uniquement des douleurs localisées au cou, au dos, à l’omoplate ou à l’épaule. Vous pourriez également éprouver des douleurs étendues dans le bras ou la jambe, ainsi que des symptômes neurologiques graves comme une diminution des réflexes, une altération de la sensation, voire une incapacité à utiliser le membre touché.
Ce niveau avancé de dysfonctionnement est souvent lié à un degré élevé d'arthrose et de dégénérescence discale, communément appelé hernie discale, qui peut comprimer les nerfs ou même la moelle épinière.
Cependant, la plupart des individus peuvent présenter un faible degré d'arthrose ou une hernie discale sans ressentir aucun symptôme. Ils peuvent les découvrir fortuitement lors d'examens de routine ou de dépistage, sans ressentir de gêne ou de douleur associée.
Glace VS Chaleur | Inflammation, douleur ou vertèbre de déplacée ?
Lorsqu'une vertèbre est réellement déplacée, il est peu probable que vous envisagiez de consulter un chiropraticien, mais plutôt de vous rendre aux urgences, incapable de bouger à la suite d'un événement traumatique majeur. Les mouvements maladroits ou les faux mouvements n'ont jamais la capacité de modifier l'anatomie de votre colonne vertébrale. Autrement, nous verrions des athlètes se retrouver constamment paraplégiques après des collisions.
Contrairement à ce que beaucoup de personnes peuvent penser, la colonne vertébrale est extrêmement solide et résistante. Cependant, elle peut devenir plus sensible au fil du temps si la sédentarité et la peur de l'activité physique ou du mouvement s'installent progressivement.
Glace VS Chaleur | Inflammation ou simple douleur sans cause ?
Il est essentiel de comprendre que la douleur n'est pas toujours associée à l'inflammation et vice versa. Pour que votre corps déclenche des marqueurs inflammatoires et entame le processus de guérison, une structure anatomique doit être endommagée.
Cependant, dans la plupart des cas de douleurs au cou et au dos, il n'y a pas de lésion anatomique spécifique identifiable, bien que la douleur soit bien présente. Ce type de douleur est généralement le résultat d'une sensibilité articulaire ou musculaire provenant de votre cerveau, visant à vous encourager à adopter des actions préventives pour éviter de véritables blessures.
Il est important de se rappeler que les inconforts et les douleurs sont principalement présents pour vous alerter qu'une certaine activité ou posture n'est pas bien tolérée, afin de prévenir des blessures.
Glace VS Chaleur : Historique de l'inflammation
L'utilisation du terme "inflammation" est répandue et parfois imprécise ! Il est omniprésent sur internet, dans les blogs et les vidéos, souvent employé à tort pour décrire une simple douleur. Pour beaucoup de gens, il est difficile d'imaginer ressentir de la douleur sans qu'un nerf soit coincé, une vertèbre déplacée ou inflammée !
Le concept de l'inflammation trouve ses origines dans l'Antiquité, où les premiers écrits ont identifié les quatre signes caractéristiques de cette réaction.
Douleur (dolor)
Chaleur (calor)
Rougeur (rubor)
Œdème (tumor)
Perte de fonction (functio laesa)
Au fil des années, le concept de l'inflammation a évolué, passant d'une maladie à une réaction normale du corps pour défendre l'organisme. Parce que oui, l'inflammation est nécessaire!
Glace VS Chaleur | En savoir plus sur l'historique entourant l'inflammation!
Depuis les premières civilisations, les connaissances sur l'inflammation ont été documentées. Des témoignages remontent aux papyrus égyptiens, ainsi qu'aux ouvrages de la Grèce et de Rome, où les quatre signes caractéristiques de l'inflammation ont été identifiés et conservés.
En 1793, le chirurgien écossais John Hunter a noté que l'inflammation n'était pas une maladie en soi, mais une réponse non spécifique du corps ayant un effet curatif là où elle se produit. Cette observation a conduit à de nombreuses découvertes, notamment à la création des premiers médicaments anti-inflammatoires.
Par la suite, le chercheur Julius Cohnheim a utilisé un microscope pour regarder de très près les vaisseaux sanguins enflammés dans des parties minces et transparentes des animaux, comme le ventre et la langue des grenouilles. Il a vu comment le sang bougeait différemment, comment le gonflement se formait et comment des cellules spéciales se déplaçaient pour combattre l'infection. En 1867, il a même montré que ces cellules spéciales créaient le pus. Ses découvertes ont été très importantes pour comprendre comment le corps se défend contre les infections.
Ensuite, le savant russe Ilya Ilitch Metchnikov a appris comment notre corps se défend contre les microbes. En 1882, il a vu des cellules spéciales manger des choses étranges comme des épines de rose et des bactéries. Il a découvert que lorsque nous sommes blessés, ces cellules se déplacent vers la blessure pour combattre les microbes. Mais il a aussi découvert que d'autres choses, comme les anticorps, aident à combattre les microbes aussi. Pour cette découverte, Metchnikov a reçu un prix important appelé le prix Nobel de médecine en 1908.
Finalement, en plus de ces chercheurs, il y a aussi Sir Thomas Lewis. Il a fait des expériences simples sur la peau et découvert que certains produits chimiques, comme l'histamine, sont libérés lorsqu'on se blesse, et ils aident à changer les vaisseaux sanguins. Cela a permis de comprendre comment fonctionnent les médicaments contre l'inflammation.
« Au fil des années, notre compréhension de l'inflammation a évolué. Nous avons réalisé que l'inflammation n'est pas seulement une maladie, mais plutôt une réaction normale du corps pour se défendre. En effet, l'inflammation est un processus nécessaire pour protéger notre organisme. » - Dr. Julien Boisvert, chiropraticien D.C. (@LeChiropraticien)
Glace VS Chaleur : L'inflammation bonne ou mauvaise?
L'inflammation est habituellement considérée comme une réaction négative du corps. Cependant, du point de vue scientifique, elle est en réalité une réponse bénéfique et essentielle du système immunitaire pour guérir les blessures. En augmentant le flux sanguin, elle favorise l'arrivée de cellules essentielles à la réparation tissulaire.
Malgré ses bienfaits, l'inflammation est souvent perçue comme un problème, principalement en raison de son excès ou de sa persistance, pouvant entraîner des complications. Alors qu'une inflammation modérée est bénéfique pour la guérison, un surplus peut causer des dommages tissulaires chroniques, comme c'est le cas chez les personnes atteintes d'arthrite ou encore de la spondylarthrite ankylosante.
Glace VS Chaleur : Qu'une condition inflammatoire chronique?
En général, lorsque nous abordons les maladies chroniques, nous faisons référence à des affections auto-immunes où les propres cellules du corps attaquent celui-ci, causant des dommages à long terme sur plusieurs composantes anatomiques. Si nous nous concentrons sur notre domaine d'expertise en neuro-musculo-squelettique, cela peut fréquemment être associé à des conditions rhumatologiques telles que l'arthrite et la spondylarthrite ankylosante.
Ces maladies peuvent progressivement endommager les articulations ou entraîner l'ossification des ligaments de la colonne vertébrale, limitant ainsi progressivement le mouvement.
Mais revenons à notre question initiale, celle que beaucoup de personnes se posent : comment savoir quand il faut contrôler l'inflammation avec de la glace et quand il serait préférable de détendre les muscles douloureux avec de la chaleur ?
Nous nous appuyons sur le consensus scientifique, qui représente la meilleure compréhension actuelle d'un sujet donné. Cependant, il est essentiel de noter que le consensus scientifique est sujet à évolution à mesure que de nouvelles découvertes et preuves émergent.
Glace VS Chaleur : La science
La question de l'utilisation du froid par rapport à la chaleur dans la littérature scientifique est un débat qui perdure depuis de nombreuses années, et les conclusions qui en découlent ne sont souvent pas aussi nettes que ce que l'on souhaiterait, surtout pour ceux qui préféreraient une réponse définitive, comme c'est souvent le cas dans le domaine du sport.
Malheureusement, il semble que ni la chaleur ni le froid n'ont réellement la capacité d'influencer directement le processus de guérison. Au lieu de cela, ils peuvent simplement distraire votre cerveau en lui fournissant une sensation supplémentaire, ce qui pourrait subjectivement réduire l'intensité de vos symptômes.
Parfois, lorsque nous ressentons de la douleur ou des sensations de chaud et de froid simultanément, notre corps peut être un peu confus. Si l'une de ces sensations est particulièrement intense, elle peut monopoliser toute notre attention et masquer les autres. C'est pourquoi l'utilisation de patchs chauds et froids disponibles en pharmacie peut être utile. Lorsque nous appliquons ces patchs, notre cerveau doit traiter les changements de température, ce qui peut contribuer à soulager la douleur en détournant notre attention vers ces sensations.
Glace VS Chaleur : Quelle est la meilleure option ?
En définitive, le consensus scientifique actuel est que la meilleure option est juste celle qui vous procure le plus de soulagement.
Glace VS Chaleur | Quelle est la meilleure option? | En apprendre plus !
Ce concept, connu en anglais sous le nom de "Patient preference", reflète les principes fondamentaux d'une pratique clinique efficace. Il consiste à offrir des options thérapeutiques qui correspondent aux valeurs et aux préférences des patients, ainsi qu'aux réponses positives à des traitements similaires qu'ils ont pu expérimenter par le passé.
Il est crucial de rappeler que les approches thérapeutiques passives telles que l'application de glace ou de chaleur ne suffisent pas à résoudre efficacement une douleur neuro-musculo-squelettique. Ce qui influence le plus votre rétablissement est de maintenir votre autonomie à domicile en restant actif dans une zone de mouvements confortable, tout en laissant la douleur guider votre rééducation.
Les patients qui dépassent les attentes en matière de récupération sont ceux qui, malgré la douleur, continuent à mener leur vie en ajustant temporairement leurs mouvements pour poursuivre leur rééducation en dehors des séances de traitement chiropratique.
PODCAST | En contrôle de sa santé | S2 |
Notre docteur Julien Boisvert, chiropraticien D.C. #Lechiropraticien en parle dans son dernier épisode disponible sur toutes les plateformes de diffusion balados.
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